“Bonjour!”, dit le jeune cratère de bombe enthousiaste.
“Bonjour”, grommela le vieux cratère de bombe à côté.
“Tu es là depuis longtemps?”, demanda le jeune cratère de bombe. L’obus venait de tomber, de la fumée noire montait encore de ses entrailles.
“Bien trop longtemps”, soupira le vieux cratère de bombe, qui n’avait visiblement pas envie de bavarder. Le jeune cratère de bombe se tut.
Le silence régnait sur les champs. Un vent léger soufflait dans les arbres. Ils ne bruissaient pas, leurs troncs éclatés formaient un triste spectacle. Une corneille tournoya au-dessus du jeune cratère de bombe. Elle s’abattit sur la tête arrachée d’un soldat et picota un œil.
© Joris Vermassen